Ode

Ô toi, grigri agrippé
à mon grand cabas gris
sort de là, je t’en supplie !

Supplice des clés qui glissent,
teintent et disparaissent…
Boudu qu’ça m’énerve,
bon sang qu’ça me stresse !

Ô toi, boulet de bric et de broc,
profondément ancré par je ne sais quel crochet
au fond de ce sac plein de bric-à-brac,
sort de là, je t’en prie !

Prières vespérales à la lueur d’un réverbère,
qui s’élèvent haut sur le seuil de ma chaumière,
je vous adresse à ce vilain porte-bonheur,
qui traîne depuis l’enfance les clés de mes humeurs.

Ô toi, mascotte de ma bicoque,
montre ton nez cuivré, tes boucles argentées,
sort de là, je t’en conjure !

Conjuration et malédiction,
Sortilège et abracadabra !
Ah ! Enfin, la saleté, le voilà :
mon porte-clé…
Ses anneaux à mes doigts,
comme les bagues d’une fiancée,
je souris bêtement, fière de mon exploit.
Je n’ai pas vidé mon sac sur le trottoir,
cette fois.

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