Il y a des airs de 2 airs et des airs de rien. Ceux qui font mine de ne rien savoir ou de ne rien voir. Des airs comprimés qui se plaignent tout le temps parce qu’ils sont à l’étroit et des airs liquides qui coulent n’importe où. Ceux, généreux, qui donnent de l’air, comme ça, gratuitement, et ceux qu’il ne faut pas croire parce qu’ils sont tête en l’air et disent des paroles en l’air. Mine de rien, ceux qui ont de grands airs, sont souvent hautains, sans en avoir l’air ! Et je ne vous parle pas des courants d’air, toujours pressés, stressés, à peine aperçu déjà disparu. Mes préférés sont les airs de famille qui ont souvent un air modeste, sans en avoir l’air, sans mettre tout en l’air, tout en restant, bien sûr, dans l’air du temps ! Et puis il y a l’AIR DU LARGE, appelé aussi AIR MARIN, le plus beau, le plus séduisant, le plus

parfumé, le plus enivrant, celui qui vous fouette le sang, colore joliment vos joues, vous fait respirer le bon air, remplit vos poumons d’air pur, légèrement iodé, qui vous ravigote en un rien de temps ! Le respirer vous donne le sourire, vous détend, vous comble d’aise. Parfois, il vous entoure, vous enveloppe, comme une douce couverture, tendrement, ou furieusement en vous secouant vous empêchant, même, de marcher, selon son humeur. C’est lui qui décide. Soit il vous est agréable soit il est franchement odieux. Mais l’air marin restera toujours celui que l’on reconnaîtra entre mille, celui qui, les yeux fermés, vous fera voyager au-delà des mers, rêver à des paysages sous le vent, à des continents imaginaires. Celui qui vous mettra en appétit par ses saveurs dispersées !  Bref ! Cet air marin, siamois de l’air du large, oui je dis bien, cet air marin là, pas celui du dimanche ou d’opéra, non !  Cet air marin qui vous rend fou dès que vous l’approchez, celui qui fait cogner votre cœur, dès que vous l’apercevez vous rendra heureux. Alors ! Un conseil d’ami, allez vite le respirer et revenez tout guilleret.