Dès que je l’ai vue, mon petit doigt m’a dit que c’était la bonne. Cette fois-ci j’avais eu la main heureuse. Très vite elle a voulu emménager chez moi. J’ai toujours eu le cœur sur la main, j’ai dit « oui ! » sans hésiter. Chez elle, on se serait marché sur les pieds. Elle était intelligente, cultivée, je ne lui arrivais pas à la cheville. J’ai toujours eu deux mains gauche et au début, j’ai eu peine à retomber sur mes pieds. La cohabitation était difficile. Mais quand tout semblait prendre forme, elle s’est mise à me casser les pieds. Toujours le même sujet, toujours la même demande. Elle me disait qu’elle avait trouvé chaussure à son pied et elle voulait que je lui passe la bague au doigt. J’en avais envie mais j’étais pieds et poings liés par un manque d’argent certain. Un matin je décidais de faire main basse sur le coffre fort de la banque voisine. Je fonçais pied au plancher à travers les tunnels souterrains. Tout se passait bien quand, soudain, j’entendis : « Haut les mains ! Les mains en l’air ! » Ils étaient armés jusqu’aux dents ! J’étais au pied du mur…
Fabienne
fin de la vie en rose !