Y a d’l’orage dans l’air

l'orage avance

l’orage avance

Le gris souris d’la tapisserie
Le rouge moelleux d’un gros tapis

Des vitres opaques pour toute lucarne
Du verre fumé, pour tout cacher

Chut !… et salle d’attente

Attente lente, sourire poli
Regard serein, attente polie

Et puis soudain :
Le flash.
La porte s’ouvre, l’air froid gambade
Un parfum lourd noie toute la salle
La porte claque.

Elle

Regard qui plombe, sourire en coin
Robe grenat, gros sac à main…
Comme un éclair, elle cisaille l’air.

« Mon bon compère dans ton imper tu fais gangster.
T’as l’air de rien »

Elle me dit ça, pour tout bonjour
Ça commence bien.
Déjà j’étouffe
J’ai besoin d’air
Je m’entends dire :
« Ma bonne amie – mon coup de foudre
Tu es un nuage – un gros grain noir.
Vas-t-en pleuvoir… un peu plus loin. »

Chez le notaire, croisons-le fer
Nos avocats pour seuls témoins.

Premier tonnerre : des ragots.
Ragots rares puis ragots rudes.
Elle mégote sur l’arrosage
Elle l’a payé, elle en témoigne
Moi je l’arrose de mes sarcasmes
« Payer le jardin, tu l’pouvais bien !
Qui s’occupait de nos gamins ?! »

Elle vitupère, je m’enhardis
Les coups volent bas
La haine aussi.

Comme un garrot, ça nous oppresse
Comme un ogre, ça nous dévore.

Éclair tonnerre
Y ‘a pas à dire : la tension monte
Et elle attaque et je réponds
On mégote dur
C’est très amer
Le coup de foudre a foutu le camp
Reste la colère
Et puis ça barde
Pour sûr ça claque
« Vieux salop ! » « Vieille peau ! »
« Chien galeux ! » « Mauvaise graine ! »
C’est l’incendie – la pluie de cris
On hurle on frappe
Du plat des mains
Les avocats n’y peuvent rien
C’est l’pugilat
Éclairs tonnerres, on remet ça
Le divorce craque
L’orage vole bas.

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