Je suis le doute
Entre l’ombre et la lumière
L’eau et puis la terre
Ma peau a chaud mon cœur frissonne
L’horizon est flou et moi-même je ne me sens pas très bien
Je reflète une eau vague de lumière
La main posée devant ma réalité, je rêve.
Je suis le rêve
Transparent et éphémère
simple bulle de lumière
Reposant sur les bras de la terre
Au creux d’une branche endormie de tous je suis à la merci
Image imaginée d’un instant, déjà passée,
L’horloge du temps s’est arrêtée.
Je suis le temps
Tictaquant silencieusement
Je dépose la poussière
Dans les failles du passé
Sur un tronc déjà coupé
Le vent comble le vide
Le bois se fend d’un sourire
Pour peut-être oublier.
Je suis l’oubli
Qui a joué, qui a gagné ?
La courte paille traine encore, lasse dans l’escalier
Oubliée la chute, les échardes, les araignées
Les marches se sont tues
Et le silence est tombé.
Je suis le silence
Et je voudrais crier
Le « non » accusateur qui cherche la culpabilité
Les feuilles dans les arbres n’osent plus trembler
Je voudrais me libérer
un souffle résonne dans l’air
Avec comme seul mot liberté.
Je suis la liberté
Gigantesque toile d’araignée
Aux doigts, bâtons effilés
Jamais je ne fléchirais
Enracinée sur la jetée
Je regarde la marée danser
Indestructible le vent passe sur moi sans jamais me briser
Je suis seule à résister
Solitude est mon bouclier.
Je suis la solitude
J’erre entre ombre et lumière
Vivante au milieu de l’immobilité
Je me déplace sans trouver où m’ancrer
le poids sur mes épaules pourrait me faire plier
Je suis épiée et je doute…
Je suis le doute.
25/11/15 inspiré par l’exposition de Manuela Marques (galerie du château d’eau jusqu’au 3 janvier) et l’air du temps.