Crépuscule maritime, palette de gris,
L’océan au loin, parfum iodé ;
L’embouchure de l’Aulne en hiver à marée basse, l’aber envasé ;
Herbes folles sous le vent, oyats de la dune, juste la à mes pieds ;
Les hêtres ont perdu leurs feuilles, le vent les a semées ;
Tout est gris sauf le lierre parasite.
Au loin un petit bois moutonne au bord des rives du cours d’eau qu’on devine au pied de la colline.
Un navire épave gît, presque couché sur le flanc, dans l’étreinte douce et gluante des limons putrides.
Le ciel est balayé de nuages effilochés, pressés. Les embruns marins fouettent mon visage, cils perlés de sel.
Un goéland cisaille l’air ; son cri rauque trouble le silence du cimetière des bateaux.
Oyats de la vallée sous le vent,
Hiver échoué,
Branches fantômes,
Goéland, griffure du ciel ;
Abandon onirique.
Yveline 8 décembre 2014 ;