À la manière de…
Plaire.
À Dieu ne plaise, le verbe Plaire n’est pas sexy, ni séduisant. Comme son origine Latine « Placere ». Avec ce « P » si peu envoûtant, voire déplaisant. Comparé à sa traduction hispanique « Gustar » verbe lui tout en sensualité, érotisme avec ce « G » guttural, profond comme une gorge.
Georges Bernanos dans son œuvre « Sous le soleil de Satan » citait : « On ne plaît qu’aux sots qu’on rassure ». Et sans se complaire dans les citations, sans en abuser citons Alfred de Musset osant dire : « qu’il est aisé de plaire à qui veut plaire ».
Mais ce procès du verbe Plaire, de ne pas satisfaire l’ouie, ne serait pas équitable si on se défaussait de ne pas faire appel à tous ses si doux synonymes les plus partagés comme : capturer, attirer, intéresser, flatter, ravir, réjouir, contenter, charmer, séduire aux plus intimes comme :
Se délecter, jouir, goûter, savourer, se régaler, subjuguer, aimer.
Aussi sachons faire une pause dans ce désamour du verbe Plaire et prendre le temps d’écouter une maxime de 1780 d’une inconnue (Marie Du Deffand) citant : « On plaît souvent en parlant peu, on plaît rarement en parlant trop. »
Il est donc pour moi le temps de me taire et de vous laisser méditer sur cet aphorisme de Francis Picabia : « Il n’y a rien qui puisse plaire toute la vie, excepté la vie. »
Philippe/Bonnefoy/ Janv 2015