Je suis collectionneur de verre. Je les range dans ma verrière.
Risqué? Sans doute!
Mais j’aime la fragilité de cette collection qui peut disparaître à tous moments.
Je vous y amène?
Mais avant d’y aller je vous propose de lever notre verre à la vérité. Ensuite nous emprunterons, pour nous rendre à la verrière, le chemin vert du jardin d’hiver qui est parfois givré. Nous y croiserons peut-être le ver à soie ou le verre poli qui sont parfois en grande discussion avec le verre trempé sur l’influence de la verroterie dans la vitrification du 18e au 21e siècle.
Puis je présenterai à vos jolis yeux verts les pièces maîtresses de ma collection.
Notamment le verre de trop, celui que l’on place en haut de la pile en équilibre sur les autres. Tombera. Tombera pas.
Le verre jetable, le pauvre, il est triste celui-là. On l’utilise souvent lors de moments heureux et puis, hop, une fois la fête finie, il termine sa course à la poubelle au milieu des détritus et des papiers cadeaux.
Le verre à dents, je l’aime bien, celui de ma mémé me fascinait. Il n’est pas très beau, vulgaire pyrex de cantine, sa fonction non plus n’est pas reluisante mais enfant je ne comprenais pas comment on pouvait enlever ses dents aussi aisément, ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Le verre doseur, il est un peu poseur, toujours à vouloir tout contrôler, tout doit être parfait, rien qui dépasse. Il ne s’entend pas du tout avec le verre de l’amitié. Quel numéro! Toujours à rigoler, à se marrer. Cul et chemise avec le verre apéritif. Ces deux là ils sont plutôt du genre à prendre la vie du bon côté.
Et puis il y a mon préféré, le verre musical, le poète de ma collection. La finesse de son style, dentelle cristalline, lorsqu’il se met à jouer tout devient clair même le dernier verre, celui qu’on prend avant de se quitter devient joyeux. Un véritable bol d’air.
Le collectionneur
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