Le collectionneur 

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N’hésitez pas, servez-vous, chacun peut repartir avec son stylo bic, cadeau de votre visite.

Je me permets, d’entrée, de vous faire cette offre car je suis convaincu qu’en repartant, vous ne jugerez plus ce stylo comme un objet jetable à merci, futile nié et insignifiant.

Aussi, bien loin de moi, l’idée de salir la mémoire du Baron Bic, en fait plus exactement celle  du Baron Bich qui a pu dans les années 1950, rendre populaire l’écriture au stylographe, et tant pis si aujourd’hui on l’achète plus au buraliste qu’au papetier, et si cent milliards de stylos Bic Cristal se sont vendus dans le monde.

Regardez celui-ci, plastique blanc, capuchon noir, mordillé à son extrémité sur tout le pourtour. Et bien sachez qu’il a appartenu à Gérard Depardieu lors du tournage  des « Valseuses » avec Miou Miou et Patrick Dewaere. Chacun en possédait un, et pendant les pauses, ils s’échangeaient sur des petits bouts de papier des mots doux ou non, l’ancêtre du texto en quelque sorte. Le régisseur du film, un ami, avait récupéré celui de Gérard et me l’avait donné, ce fut le départ de ma collection privée.

N’oubliez pas que chaque stylo a eu un ou plusieurs proprietaires, des utilisateurs droitiers ou gauchers et cet objet a été  entre pouce et index, le prolongement de leurs mains, de leurs âmes et depuis plus de trente ans, j’ai décidé de prolonger la mémoire de mes contemporains en conservant leurs stylos.

Voyez ce « Rotring » multifonction en argent, pièce rare. Il a été offert à son détenteur  par le mécène d’une exposition du peintre à qui il appartenait. Cette exposition a eu lieu à Hambourg en Allemagne pays du siège de la société Rotring, créateur de stylo.

Vous allez me demander  à quel artiste appartenait-il, et si je vous dis qu’il était l’homme des couleurs, fondateur de l’art optique , non vous ne voyez pas, eh bien! Il s’agit de Victor Vasarely. Je l’ai acheté à une mise en vente de ses œuvres et objets privés au bénéfice de sa fondation.

Sous cette vitrine, vous pouvez apercevoir un feuillet d’une écriture fine à l’encre noire, parfois un peu illisible, mais d’une grande fluidité et à côté ce « Parker » en nacre qui a servi à l’auteur d’écrire ce brouillon ou cette ébauche. Ce texte aurait pu être, l’original d’une page de notre littérature contemporaine, puisque ce stylo appartenait à Marguerite Duras, mais à ce jour malheureusement aucun chercheur n’a pu trouver ce texte dans aucun de ses romans publiés de son vivant.

Vous vous souvenez sans doute de ce sketch de Coluche, jouant du violon avec des gants de boxe. Il faut croire que notre excellent comique aimait bien les extrêmes, comme le prouve ce minuscule stylo qu’il possédait, d’à peine deux centimètres.

C’est un garçon de café qui me l’a vendu, en effet Coluche ne se séparait jamais de ce genre de petit stylo, et il est bien connu qu’il prenait plaisir à noter les blagues et les bons mots avec ses potes de bistrot, cela était plus discret qu’un dictaphone.

Si vous le voulez bien continuons notre visite…

Philippe/ Atelier Bonnefoy/Octobre 2013

Ps  Ces anecdotes sont inventées et si elles se révélaient vraies cela serait de manière fortuite. N’hésitez pas à prolonger la visite par vos textes si vous le désirez.

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